Terres de Montaigu : « Développer l'intermodalité vélo sur un territoire périurbain à dominante rurale »
Terres de Montaigu, communauté d'agglomération de 50 000 habitants située au nord-est de la Vendée, s'est engagée dans une politique cyclable avec l'approbation de son schéma vélo en janvier 2022. Pour favoriser l'usage du vélo en intermodalité avec d'autres modes de transport, cette collectivité a déployé des stationnements sécurisés sur l'ensemble de son territoire avec le soutien d'Alvéole Plus. Focus sur ce projet avec Elise Charrier, chargée de mission vélo.
Publié le 19 décembre 2024
Dans quel contexte s'inscrit ce programme de stationnement vélo ?
Ce projet s'inscrit dans le cadre du schéma vélo de Terres de Montaigu approuvé en janvier 2022, qui comprend notamment une action dédiée au développement du stationnement vélo en intermodalité. Le territoire, jeune et dynamique économiquement avec de nombreuses entreprises et d'actifs, bénéficie par ailleurs d'une situation géographique stratégique à proximité de grandes villes comme Nantes et La Roche-sur-Yon, accessibles en train. Notre objectif était donc de favoriser l'usage du vélo en connexion avec différents modes de transport : les aires de covoiturage, les gares - il en existe trois sur le territoire - et les arrêts de lignes régulières de transport en commun gérés par la Région.
Concrètement, quels aménagements avez-vous réalisés ?
Nous avons déployé un total de 28 box vélos individuels, soit 56 places de stationnement, répartis sur plusieurs sites : 6 arrêts de ligne régulière (dont un à la gare de Montaigu-Vendée), 3 aires de covoiturage et la halte ferroviaire de Cugand. Ces box sécurisés permettent aux usagers de laisser leur vélo à l'abri toute la journée, que ce soit pour prendre le train le matin et le récupérer le soir, ou pour utiliser les transports en commun.
Comment avez-vous sélectionné les emplacements pour ces stationnements ?
La démarche s'est basée sur l'identification des lieux à fort potentiel d'intermodalité. Pour la halte ferroviaire de Cugand, nous nous sommes appuyés sur les données de fréquentation des TER. Concernant les arrêts de lignes régulières, ceux situés à proximité des centres-bourgs ont été privilégiés, pour maximiser le potentiel de report modal. La situation géographique a été un critère déterminant dans les choix.
Pourquoi avoir opté pour des box individuels plutôt que des abris collectifs ?
Le choix des box individuels a été motivé par la durée de stationnement prévue. Comme les usagers laissent leur vélo toute la journée, il était essentiel de leur proposer une solution à la fois abritée et sécurisée. Cette configuration répond aux besoins de ceux qui combinent vélo et transport en commun pour leurs déplacements quotidiens.
Qu'est-ce qui vous a motivé à faire appel au programme Alvéole Plus ?
Le soutien financier d'Alvéole Plus a permis à Terres de Montaigu de développer davantage de projets en complétant de façon substantielle le budget alloué. La collectivité a également bénéficié du soutien de la région Pays de la Loire, notamment pour la halte ferroviaire de Cugand et les arrêts de lignes régulières. Cette combinaison de financements a rendu possible le déploiement d'un programme ambitieux à l'échelle de notre territoire.
Quels sont les premiers retours sur ces aménagements ?
Les retours des usagers sont positifs. Ils apprécient particulièrement la possibilité de mettre leur vélo à l'abri et en sécurité pour la journée. La demande croissante que nous observons à la gare de Montaigu-Vendée témoigne du succès de ces équipements. L’installation d’un box collectif (avec contrôle d’accès) supplémentaire est prévue pour début 2025, toujours avec le soutien d’Alvéole Plus.
Quelle place occupe le vélo dans votre politique en faveur des mobilités cyclables ?
Au-delà du stationnement, nous mettons en œuvre notre schéma vélo à travers différents projets d'aménagements cyclables. Fin 2023, la liaison Cugand-la-Bernardière a été réalisée, et cette année, le travail s’est orienté sur Saint-Hilaire-de-Loulay, à Montaigu-Vendée. Le déploiement visible des stationnements vélo contribue à matérialiser l’engagement du territoire en faveur des mobilités actives et encourage leur adoption par les habitants.
Quels conseils donneriez-vous à d'autres collectivités souhaitant développer le stationnement vélo ?
Je recommande de porter une attention particulière au choix des lieux d'implantation pour garantir leur pertinence d'usage. Il peut être également pertinent de questionner directement les usagers et de s'appuyer sur les données de fréquentation des sites. Cette approche permet d'optimiser l'utilisation des équipements et de répondre au mieux aux besoins de mobilité du territoire.
D’autres articles ?
Alors que la pratique du vélo se développe et se diversifie, les besoins en stationnement évoluent et se complexifient. Comment s’adapter ? Pour comprendre ces mutations et imaginer les solutions de demain, le point avec deux experts du bureau d’études Sareco : Thierry Delvaux, administrateur et expert stationnement, et Julien Cavaille, chef de projet et référent vélo.
Pour chaque projet de stationnement vélo financé par Alvéole Plus, le programme prend en charge 12 heures de formation à la mobilité vélo. Ces formations, entièrement financées pour les bénéficiaires, sont accessibles aux résidents de l'habitat social, aux collégiens (à partir de la 5e) et aux lycéens. Retours d’expérience.
La mise en place de stationnements vélos sécurisés ne s'arrête pas à leur installation. Pour garantir leur pérennité et leur bon fonctionnement, une gestion et une maintenance régulières sont essentielles. Retours d'expérience de deux acteurs : Paris Habitat, bailleur social gérant près de 125 000 logements, et la Métropole Rouen Normandie, qui propose 515 places de stationnement réparties sur 39 abris dans le cadre d'un service payant avec abonnement, LOVELO stationnement.